Missions

Le CNR Toxoplasmose a pour objectif général de répondre aux besoins exprimés par les gestionnaires de santé, les cliniciens et les biologistes, en termes d’épidémiologie et de diagnostic de la toxoplasmose sous toutes ses formes, mais aussi de soutien aux études portant sur le traitement et la prévention de la toxoplasmose congénitale et de la toxoplasmose chez l’immunodéprimé.

a) Missions de contribution à la surveillance :

En 2006, lors de la création de ce CNR, un des objectifs majeurs était de contribuer à l’évaluation de la pertinence du programme national de prévention de cette maladie, programme instauré depuis 1978 en France. Pour cela, l’InVS en partenariat avec le Pôle Epidémiologie du CNR a proposé d’établir un système de surveillance national de la toxoplasmose congénitale basé sur une notification des cas. Ce système de surveillance a été initié en 2006 et recueille les données des cas de toxoplasmoses congénitales en France depuis 2007.

Un des objectifs du CNR est de mieux connaître l’épidémiologie des souches de  toxoplasmes en France métropolitaine et DOM-TOM et d’étudier ainsi la biodiversité de T. gondii. Pour cela, le Pôle Epidémiologie Souches est en charge de collecter les souches issues des prélèvements cliniques, de les caractériser (d’un point de vue clinique et génotypique), les comparer aux souches circulant dans le monde et le cas échéant, alerter les autorités sanitaires de la survenue de cas groupés dus à des génotypes identiques ou voisins. Le CNR, grâce à une collaboration étroite avec le Laboratoire National de Référence (LNR) « Parasites transmis par les aliments » (AFSSA-LERPAZ) assure également une comparaison des souches humaines avec celles isolées dans l’environnement (notamment les souches isolées des animaux impliqués dans la transmission de la maladie).

Un Centre de Ressources Biologiques Toxoplasma est intégré au CNR de la Toxoplasmose, avec un partenariat entre le Pôle Epidémiologie et le Pôle Souches (inclusion des souches collectées dans le cadre du CNR dans le CRB). Avec le Pôle Epidémiologie, ce CRB contribue à l’étude de la circulation de la toxoplasmose chez l'homme et chez l’animal (notamment pour mieux identifier les sources de contamination humaine).

Un autre objectif du CNR est de mieux identifier les sources de transmission de la toxoplasmose ; en effet à l’heure actuelle nous constatons une absence de connaissance sur le poids respectif des modes de contamination en cas d’infection toxoplasmique. Aucun moyen diagnostic ne permet de faire la part dans la contamination alimentaire entre celle due à l’ingestion de viande (contamination par les kystes) et celle due à la consommation de végétaux (contamination par les oocystes), ou encore dans le risque de contamination hydrique (seulement des données d’infections d’origine hydrique rapportées dans la bibliographie). Un programme de recherche ANR (Programme ALIA, Protofood) a été obtenu en 2009 pour mettre en place des techniques de détection des parasites (Cryptosporidium, Giardia, Toxoplasma) dans différentes matrices alimentaires. Il est mené par différents laboratoires membres du CNR, sous la responsabilité du Laboratoire coordonnateur.

b) Mission d’alerte :

Les Centres de Référence doivent transmettre à l’InVS et la DGS l’identification de cas groupés de la maladie et pour cela une centralisation des données est nécessaire. Le CNR participe grâce au maillage national des laboratoires du réseau, à la mise en place d’un relevé des cas de toxoplasmoses en lien avec l’InVS. La recherche dans des conditions épidémiologiques particulières, de souches de toxoplasmes génétiquement différentes des souches usuelles (et que l’on sait associées à des pathologies sévères), participe à cette mission d’alerte.

c) Mission de conseil :

Elle doit être assurée aux professionnels de santé notamment pour un meilleur dépistage et des conseils actualisés de prévention sur la transmission, conseils sur le diagnostic et le traitement. Un guide des bonnes pratiques est en cours de rédaction par le Pôle Sérologie pour assurer le diagnostic immunologique dans les meilleurs conditions, il est destiné notamment aux laboratoires privés ou de CHG ayant recours aux laboratoires des CHU lors de difficultés d’interprétation ou de datation d’une infection en particulier chez la femme enceinte. Un guide des bonnes pratiques doit être également rédigé par le Pôle Biologie Moléculaire, destiné aux laboratoires prenant en charge le diagnostic de cette affection par PCR, en particulier dans le cadre du diagnostic anténatal de la toxoplasmose congénitale.